Le côté obscur du numérique (Chronique radio)

Cet article est complémentaire à notre chronique à l'émission Québec Réveille sur CKIA animée par Marjorie Champagne.

De nos jours, les réseaux sociaux font partie intégrante de nos vies. Pour beaucoup ils ne représentent plus le simple fait de communiquer avec nos proches et de partager nos dernières photos de vacances. Les réseaux sociaux comprennent aujourd’hui nos rapports à la société, nos rapports avec les autres individus, nos opinions politiques ainsi que nos rapports à l'environnement, nos réseaux sociaux sont une copie de nous numérisés. Le côté divertissement est bien moins présent et les multinationales l’ont compris.

L’histoire des réseaux sociaux a commencé avec de bonnes intentions, le seul et unique but était de pouvoir connecter plus facilement les personnes entre eux et de faciliter le contact avec ses proches. Facebook a par exemple été créé dans un premier temps seulement pour les étudiants de l’université de Harvard avant d'être démocratisé par la suite.

Les innovations qui ont conduit à la dépendance et aux dérives principales dont sont accusés les réseaux sociaux ont été créées avec des buts purement récréatifs et non par une volonté de monétisation. Le “ like “ de Facebook a été créé lors d’un hackathon ou personne ne devait quitter la table avant d’avoir un crée un système d’interaction révolutionnaire, les bulles de twitter elle était faite pour échanger sur des sujets très précis, et pour finir le “infinite scroll” popularisé sur instagram fut créé pour ne rien manquer de ce que partager ses proches. Cependant toutes ses inventions ont ouvert une boîte de pandore et on fait naître des troubles de l'estime de soi, la culture de l’influence, donner la parole à des groupuscules dangereux, et pour finir la dépendance importante chez les utilisateurs.. À la base, les réseaux sociaux étaient tous basés sur de bonnes intentions. On voulait permettre aux gens de rester en contact, de partager, de parler, de s’enrichir, de s’informer, etc.

Même si le but premier n’était pas de monétiser les plateformes, c’était inévitable. La façon dont nos systèmes économiques sont construits rend beaucoup trop important d’inscrire son réseau social en bourse. La monétisation des plateformes a révélé le côté obscur des réseaux sociaux.

Une fois cette transition faite, il ne restait plus qu'à automatiser et à créer des algorithmes pour faire en sorte de créer une dépendance chez les utilisateurs, internet. Cependant les réseaux sociaux n’ont été que le catalyseur de comportement humain déjà existant, la haine, le narcissisme, le harcèlement ainsi que l'intimidation existaient déjà. Cependant sous couvert d’anonymat la propagation de toute cette violence a été accélérée et normalisée.

Les réseaux sociaux, des outils pour faire de l’argent

L'avènement du cybercommerce et la facilité d'accès à l’information sur internet ont créé une idée reçue selon laquelle l’argent sur internet était très facile à obtenir, que ce soit bien ou mal, éthique ou non, certaines personnes ne sont attirées que par l'appât du gain.

Avec Capian, nous soutenons, accompagnons et encourageons des entreprises dans leurs transformations numériques. Nous pensons globalement connaître internet, mais ce n’est que la partie visible du système, lorsque nous abordons la face cachée nous voyons toute la complexité du processus de transition numérique.

Les questions posées tournent souvent autour de la visibilité, comment augmenter le taux de conversion, ou encore comment monétiser encore plus le système. Mais très peu de personnes s'intéressent sur l'expérience utilisateur, à l'utilisabilité ou alors comment faciliter la vie de l’utilisateur. L’adage selon lequel le client est roi est aussi valable en ligne, il faut par conséquent réussir à créer un environnement propice à la conversion, en passant tout d’abord par pensée à un design numérique centré sur l’utilisateur.

Les utilisateurs des réseaux sociaux sont conscients de la nuisance qu’ils apportent aux comportements humains, mais tout le monde ne s’en préoccupe pas, car attiré par l'appât du gain. Les réseaux sont gratuits, vous en êtes donc le produit. Le réel problème est la manière dont fonctionne l’algorithme de monétisation de Facebook, il crée un cercle vicieux en faisant en sorte que plus les entreprises investissent plus les utilisateurs voir avoir du contenu, par conséquent l’utilisateur devient prévisible et n’as plus vraiment de libre arbitre, la plateforme lui dicte ce qu’il doit voir. En investissant dans Facebook que ce soit, en payant pour de la visibilité ou en achetant des actions, on s’attend à avoir un retour sur investissement. Pour pouvoir satisfaire les besoins de ses clients (et non de ces utilisateurs), Facebook acquiert une quantité astronomique de données qui permettent un ciblage et une anticipation des actions de l’utilisateur. L’utilisation que Facebook (et plus généralement les GAFA) font avec la big data sont le vrai danger des réseaux sociaux.

Vers une fracture de l’humanité

On dirait qu’on est dans un film de science-fiction où les machines ont pris le contrôle de l’humanité. C’est plutôt dystopique, mais ce n’est pas si loin de notre réalité. Bien avant Donald Trump et bien avant les fake news, on pouvait déjà présager des catastrophes en lien avec les réseaux sociaux. Aujourd’hui, avec l’afflux important de nouveaux membres sur les plateformes et les algorithmes qui se développent à vitesse grand V, on assiste au début de la fin.

L’emprise que les réseaux sociaux ont sur les personnes ressemble à un mauvais fils de science-fiction dystopique, la réalité n’est néanmoins pas si éloignée de cela. L'avènement de personnages tel que Donald Trump qui ont été en partie élue grâce aux réseaux sociaux, et l'avènement des fake news, ne sont que deux des innombrables problèmes provoqués par les réseaux sociaux. Les plateformes réunissant toujours plus de nouveaux membres, l’algorithme continue à se gaver de plus en plus d'informations pour toujours proposer un ciblage plus perfectionné pour les clients de ses plateformes.

D’autres conséquences telles que la polarisation des groupes sociaux, ethniques et politiques, la situation commence à devenir difficile dans le sens ou il est toujours plus difficile de se parler, de s’entendre et surtout de se comprendre. Les algorithmes nous le démontrent. Les fractures ne cessent d’augmenter partout dans le monde. Plus on consomme un type de contenu ou de discours, plus il nous est présenté et plus nous avons du mal à changer notre opinion, car nous ne voyons pas d'autre type d’information, on peut dire que les médias sociaux favorisent dans un sens la désinformation et l’ignorance. Chaque individu est aujourd’hui limité à sa propre réalité et n’as plus à chercher pour être intéressé, Facebook par exemple vous connaît mieux que vous vous connaissez vous-même, il sait que ce que vous voulez avant même que vous y est ayez pensée, si nous ne changeons pas notre manière de consommer nos médias sociaux, la fin de l’humanité se rapproche bien plus qu’on ne le croit.

Maintenant, on fait quoi ?

Pour pouvoir nous “sauver”, il faut limiter les réseaux sociaux dans la mesure du possible, la facilité avec laquelle on accède aux réseaux sociaux est la raison première du problème, pour toute autre chose nocive pour notre santé, il y a des contraintes, si nous voulons nous gaver de gâteau, il faut se déplacer jusqu’au supermarché, cependant si l’envie de ne pas se déplacer est plus grande que l’envie de gâteau alors on restera à la maison. Or les réseaux sociaux sont à portée de bras, aucune contrainte n’est visible lorsque l’on souhaite se rendre sur ses plateformes.

L'accès a tellement été simplifié et l'expérience utilisateur tellement travaillée que la seule manière de ralentir l'accès à ces réseaux et de se mettre de propre barrière dans l’utilisation de son propre téléphone, par exemple mettre un mot de passe a votre téléphone, ou limiter l’utilisation d’internet, les façons sont divers et variés pour au final toute la même finalité qui est de se reconnecter avec le vrai monde.

Les données collectées par Facebook sont multiformes, le site peut recueillir vos recherches, vos opinions politiques, vos messages, vos pensées les plus intimes, vos désirs et vos peurs et tout ça avec votre accord. Internet est un lieu d’échange, de partage de rébellion et de libération, sur internet on ce fait des amis, on communique avec notre famille, on se politise, on se cultive et on s’informe cependant les réseaux sociaux nous privent de tout et nous enferment dans un cercle de personne nous ressemblant, ayant les mêmes idées que nous. Aujourd’hui internet fait partie intégrante de nos vies et c’est sur internet que l’on forme nos personnalités nos expériences, notre conscience et nos valeurs, internet est un monde libre ou les réseaux sociaux sont une prison, mais que reste-t-il a la liberté si nos données sont contrôlées, conservées et analysées ?

“L'être humain n’a pas besoin d’avoir quelque chose à cacher pour cacher quelque chose, l'important n’est pas d’avoir quelque chose à cacher, mais de posséder une aire privée, intime qui peut être cachée” Edward Snowden

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Laure Gabrielle

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